Histoire : La Déesse Écarlate est le nom d’une pièce de théâtre qui a marqué les planches nippones. Un succès qui a duré plus de vingt ans pour cette histoire d’amour portée par son actrice principale Chisuga Tsukikage. Hélas un projecteur tombé en pleine représentation scelle les destins de Chisuga et de son personnage, Akoya. L'accident défigure l'actrice la forçant à la retraite, la pièce est arrêtée.
Vingt années ce sont écoulées et les esprits sont encore marqués par la Déesse Écarlate tous rêvent d'un come back. Mais, Tsuikage détentrice des droits de la pièce après la mort de son amant refusa toute nouvelle adaptation de la pièce jugeant que nulle actrice n'était capable de reprendre le rôle d'Akoya.
Pourtant un jour, sa route croise celle d'une jeune fille à la passion dévorante pour le spectacle, Maya Kitajima. L'ancienne actrice frappée par la facilité de la jeune fille à s'approprier les personnages qu'elle interprète, décide de la prendre sous son aile et se donne dix ans pour la former afin qu'elle reprenne le masque de la Déesse Écarlate.
Et donc ? Et donc c'est le bien... le manga prend à contre pied ce que l'auteur avait l'habitude de faire. Du coup son public habitué à des histoires de fantastique, d'épouvante voire "historiques" se retrouvent avec une success story sous fond de rivalité théatrale et avec un peu de love story... une association d'éléments improbables mais qui, bien dosés ont réussi à toucher le public pendant 30 ans et faire de GnK un phénomène de société (genre un boom des vocations d'actrices).
Une certaine influence aussi sur le monde du manga lui même quand on voit les parodies et les histoires inspirées continuer à arriver.
Bref donc on commence avec une fille ordinaire mais cachant en elle un infini talent pour la comédie. Bien entendu sa route croise "par hasard" celle d'une ex-grande actrice qui va la coacher et lui promet un bel avenir. Un déroulement classique pour ce genre d'histoire, on va se retrouver comme ça avec des cascades d'évènements "heureux/malheureux" qui vont mettre à mal le parcours de l'héroïne et son optimisme. Sauf qu'ici Maya n'est pas Candy et que certains coups barre sont tellement forts qu'elle en est sonnée pendant bien plus longtemps qu'on n'aurait pu le penser. En fait pas mal de ses réactions, décisions par rapport à ce qui lui arrivent surprennent et donne à l'histoire encore plus d'intéret.
Ensuite le théatre.
En fait quand on lit le manga, on a l’impression que ces représentations qui y sont dessinées sont là pour « aérer un peu le récit ». Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ ils soient sont baclés, bien au contraire. Qu’elle soient une adaptation directe ou « libre » de classiques de la littérature, ou des histoires inédites, le soin de la narration de ces pièces en font des histoires dans l’histoire tout aussi agréables à suivre voire captivantes car oui, une représentation dans GnK fait au moins grosso modo un volume entier voire plus (3 ou 4 pour certaines). On le plaisir de voir nos personnages y jouer et surtout comment ils y jouent, et voila déjà 35% de l’intérêt de GnK que j’ai fini de détailler.
On rajoute 25% avec une rivalité, celle entre Maya et Ayumi.
En fait Ayumi est présentée comme l’exact opposée de Maya. Belle, riche et réussissant tout ce qu’elle entreprend, y compris et surtout le théâtre, on parle souvent d’elle comme d’une fille « née pour être une star », du fait que ses parents (réalisateur et actrice) soient non seulement dans le showbiz mais se traînent une très belle réputation.
Cependant loin d’être la pimbêche hautaine et méprisante, Ayumi se montre au contraire relativiste concernant ses performances, surtout qu’elle et elle seule sait ce qu’elle a investi comme effort pour réussir. La Déesse Ecarlate, plus qu’un rêve, est un but qu’elle s’est fixée, une sorte de trophée qui la sacrerait pour de bon, mais quand arrive Maya… les choses se gâtent.
Parceque Ayumi reconnaît en Maya ce qu’elle n’a pas. Ce don particulier qui lui permet de jouer au feeling. Elle est d’ailleurs la première, hors Tsukikage à s’en rendre compte et se met non seulement à la respecter mais la craindre. En fait cette rivalité « propre » (c'est-à-dire sans « coups bas ») entre les deux filles se base sur 3 mots « respect », « admiration » et « crainte »… C’est assez amusant de voir comment l’une peut être amenée à envier l’autre et vice versa.
Et les choses ne s’arrangent pas lorsque Tsukigage vient y mettre son grain de sel en attisant encore plus la rivalité entre les deux (car oui, les deux veulent la Déesse Ecarlate, les deux ont le potentiel de le faire et Tsukikage veut la meilleure, qui qu’elle soit).
Et le pied est total quand, l’espace d’une pièce, les deux croisent le fer directement sur scène… sur la même scène.
On termine avec ce qui scotche le plus les fangirls, L’Inconnu aux Roses Violettes. Il s’agit d’un mystérieux individu qui s’est mis, fasciné par Maya et confiant en son avenir, à la parrainer et à lui apporter par carte, bouquet de fleurs et moyens financiers, soutient et réconfort… son premier fan qu’elle se met à chérir même si elle ne le connaît pas… du moins c’est ce qu’elle croit.
Car oui, ce « Bienfaiteur », non seulement elle le « connaît » sous son vrai visage, mais elle le déteste, lui l’homme froid et cruel, homme d’affaire impitoyable prêt à tout balayer ce qui est devant sa route. Un fossé entre une image que ce personnage essaye de donner et ce qu’il est vraiment qui s’élargit à mesure que l’histoire avance pour ne pas se demander (et même sa secrétaire qui est la personne la plus proche de lui, doute) si ce dernier n’est pas, comme certains super-héros, complètement schizophrène. Alors on se languit de ces « chassé croisé » entre le fan et la jeune fille, entre la jeune fille et l’homme impitoyable, en attendant avec impatience la tombée du masque, et ce qui se passera…
A côté de ça on nous rajoute quelques love stories, là aussi plutôt surprenante car on évite, en 40 volumes le fameux cliché du triangle amoureux. Au mieux on a une ligne droite, au pire un flou artistique. Mais qu’on se rassure, ni Maya, et encore moins Ayumi ne sont des girouettes de l’amour indécises côté cœur. Le peu de love story qu’il y’ a pour à ce que j’ai lu est plutôt intéressante, sans compter LA Love story qui se dessine petit à petit.
Bref, y’a encore pas mal à dire sur GnK qu’on en ferait des pages et des pages. A ma plus grande surprise, et grâce à l’anime 2005, je suis devenu complètement accro.
Les adaptations animéesFaut savoir que 2 séries animées (2 OVAs aussi m'ai j'en parle pas) on été produites, en 1984 (Laura ou la Passion du théâtre) et l’an dernier pour fêter les 30 ans du manga. Les deux séries sont passionnantes à suivre même si incomplètes. Faut pas se leurrer, GnK est un manga très dense (40 minutes minimum pour lire un volume) et adapter l’intégralité de la série de façon fidèle est mission impossible. Du coup des lignes directrices ont été choisies pour resserrer l’histoire.
Pour la première série tout a été centré sur Maya offrant donc plus d’importance aux personnages qui l’entouraient (Tsukikage, Yû, Masumi) et les pièces qu’elle jouait. Ayumi se fait donc plus discrète et leur rivalité passe un peu au second plan… pour preuve les pièces d’Ayumi plutôt discrètes.
2005 rééquilibre un peu la balance entre les deux protagonistes car cette fois ci fait plein feu sur « La Déesse Ecarlate ». Du coup tous les personnages qui gravitent autour de la pièce ont été mis en avant, et le récit se montre plus équilibré entre Maya et Ayumi. Ayumi d’ailleurs bénéficie d’un relifting non seulement niveau apparence mais aussi personnalité où elle y est plus « adoucie ». En effet au départ, Ayumi se pose un peu comme l’antagoniste classique des mangas à la Candy (Elisa) à savoir la princesse hautaine. Au fil du manga, sa personnalité se complexifie et on abandonne de plus en plus l’image originale. Forts de cette visions plus globale du personnage, les scénaristes de la seconde série ont donc essayé dès le départ de présenter Ayumi telle qu’elle est vraiment, et quand on ajoute son nouveau charadesign plus moderne et moins justement « fille de riche avec les bouclettes et tout et tout », elle tue *___*
La seconde série va plus loin dans le manga, jusqu’au tome 40 ou 41 je crois.
Voila, fin du pavé (2 pages word quand même ^^’). Le gros problème de GnK c’est que…. C’est pas fini… le volume 42 est sorti en 2002, on attend encore le 43… un jour…